Les enfants de Gaza traumatisés reprennent tristement le chemin de l’école
Quelque 25O.000 élèves ont repris le chemin des écoles qui ont réouvert à Gaza, dans une ambiance lourde de tristesse.
Gaza compte environ 384 écoles éparpillées à travers l'enclave. Durant les attaques israéliennes, 36 établissements scolaires placées sous la direction de l'organisme humanitaire des Nations Unies ont été ouverts pour abriter près de 40.000 personnes évacuées ou dont les maisons avaient été détruites.
Selon le porte- parole de l'Agence des Nations Unies pour les secours et les travaux pour les réfugiés palestiniens au Moyen-Orient (UNRWA), Adnan Abou Hasna, Israël a détruit 35 écoles gérées par son organisation.
L'école de garçons Al-Zoukour de Beit Lahiya a été touché et incendié il y a une semaine. Deux garçons de cinq et sept ans y ont été tués et une dizaine de gens blessés, dont leur mère, qui a eu les jambes sectionnées, parmi les 1.600 personnes réfugiées là.
L'école est l'une des trois à avoir été visées par des tirs israéliens, le plus meurtrier ayant fait plus de 40 morts non loin de là, le 6 janvier, à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit scandalisé et a exigé que les responsables rendent des comptes devant des instances judiciaires.
A Al-Zoukour, « les séquelles d'un conflit qui a fait plus de 1.300 morts, dont un tiers d'enfants, selon les services médicaux palestiniens, ne sont pas seulement visibles sur les murs », décrit Joseph Krauss, reporter de l’AFP.
"Avancez si votre père ou votre mère sont morts en martyrs", déclare le directeur Riad Maliha au mégaphone alors que les enfants se sont mis en rangs. "Avancez si votre maison a été détruite", ajoute-t-il. Plus de 20 écoliers font un pas en avant pour s'inscrire auprès de l'ONU et faire en sorte que leur famille puisse bénéficier d'une aide, rapporte le journaliste de l’AFP.
Le directeur, M. Maliha, explique que les premiers jours de classe seront consacrés à des séances où les enseignants tenteront d'amener les enfants à s'exprimer. "Ils les encourageront à parler de ce qui s'est passé, de dessiner ou d'écrire là-dessus, dit-il. Imaginez ce à quoi les conversations vont ressembler. Des dizaines d'enfants traumatisés reprennent l'école aujourd'hui."
A Khitam Aziz, conseiller psychologique d'Al-Zoukour, les enfants posent des questions sur les traces du conflit: la salle de classe incendiée à l'étage, les trous laissés par les obus dans les murs. "Ils me demandent pourquoi on a bombardé l'école et disent avoir peur qu'ils (les Israéliens) reviennent. On leur dit que les juifs ne reviendront pas attaquer l'école, qu'ils ne doivent pas avoir peur, qu'ils peuvent jouer", explique-t-il.
Christopher Gunness, porte-parole de l'Unrwa, a déclaré à l'AFP que l'agence souhaitait créer un sentiment de retour à la normale en rouvrant les écoles, même si les réparations ne sont pas achevées.