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Coup de coeur: femmes ô verre d’Algérie.

Le palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger abrite une exposition collective d’artistes travaillant le verre. Elles sont une quinzaine de femmes, toutes autodidactes confirmées. Parmi la diversité créative représentée, deux styles différents se côtoient, interpellant l’attention du visiteur. Les œuvres de Mme Salima Haderbache et de Melle Farah Laddi, harmonieusement composées, vous coupent le souffle à les visualiser. Une sensibilité débordante. Une émotivité fleurissante. Une âme  veloutée, se dégage de leur contemplation.

Salima HaderbacheLa première peint sur le verre. La seconde le fait sous le verre. Des approches inversées. Des techniques diversifiées. Du résultat, en émane une sentimentalité et une sensualité féminisée de l’œuvre, qui n’échappe à aucun regard, même non averti.

Les tableaux de Salima Haderbache font transparaître, une évolution dans le façonnage de ses sujets, une liberté de mouvement de ses instruments et une maîtrise de la couleur. Au fur et à mesure de sa créativité, sa faculté à traiter une diversité de thèmes et de formats, confirme ses capacités. Du 30x40 cm, elle passe sans difficulté au 40x60cm. Les arabesques, tatouages et autres symboles calligraphiés sur le verre,  sont affirmés avec finesse. Religiosité versatile. Pieuses envolées. Orientalisse. Titre des œuvres subtilement choisis, à vous faire savourer une symphonie d’émotions.

«Ma fibre artistique se dévoile au fur et à mesure que mon travail est apprécié. C’est le public qui me donne  envie de me parfaire. Je lui dois ma passion». Dira t-elle en toute humilité. «La peinture décoration sur verre est une continuité naturelle de mon métier de graphiste. Je me plonge dans une dimension de transparence et de limpidité qui me fascine à chaque création».

Les plaques de Farah Laddi attirent par leur configuration géométrique pas coutumière et par sa technique particulière. La démarche du travail sous verre est une approche singulière. «Elle remonte à l'Antiquité, on y trouve des exemples dans les civilisations assyriennes et phéniciennes» nous dit l’artiste. «Le monde islamique hérite aussi des traditions illustratives irakiennes et persanes» Comme pour affirmer que son attachement aux sources est bien réel, elle ajoute : «Les premières peintures sous verre venaient, de la méditerranée».

Toute une culture ancestrale mise en avant avec une inspiration de modernité. Une variété de thèmes. Une expression de beauté. Une sensation de fragilité et une sincérité  se dégagent de ses créativités.

Le support de ces œuvres est étonnamment varié. Circulaire. Triangulaire. Obtus. Trapézoïdale. Instrumentalisé.  Aucune forme ne semble résister à la manipulation créative de l’artiste. Sa faculté à s’adapter et à traiter toute configuration géométrique brute du verre, relève d’un défi permanent à s’inscrire dans une démarche stylisée très personnelle et unique. 

La particularité de la peinture sous verre qui demande un grand doigté, renforce le caractère d’exception chez cette artiste. La démarche des étapes de composition est inversée, «On commence par la signature et les détails avant d'aborder les fonds» d’où la difficulté et la précision du geste.

Une palette riche de couleurs employées, une symbolique des sujets traités, un effet de translucidité renouvelé, un encadrement artisanal de l’œuvre. Une notoriété qui se trace une destinée.

L’ensemble de ses œuvres dégage une émotion de légèreté, de subtile fluidité et de raffinement miniaturisé. «Ma passion du verre me fut révélée après mes études en écologie marine».


 

Femmes ô verre. Femmes créatives. Hommages à vous.

Samir Boualam. Avril 2009-04-23
Pour medi@terranée.  

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